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26 maý 2022

2128

CONCEPT NOTE in French (UN Ministerial Transport Conference for Landlocked Developing Countries "Ashgabat Process: Financing for Better Connectivity")

NOTE CONCEPTUELLE 
de la Conférence Ministérielle sur le Transport pour les pays en développement sans littoral sur le thème:

Processus d’Achgabat: Financer pour une Meilleure Connectivité

 

15-16 août 2022

Achgabat, Turkménistan

Contexte

Les 32 pays en développement sans littoral (PDSL), avec 533 millions d’habitants, partagent des problèmes communs à cause de leur situation géographique, qui affecte leur engagement économique avec le reste du monde. En raison des longues distances des ports maritimes les plus proches, des systèmes de transport et de transit peu développés et des procédures compliquées de transit, les PDSL souffrent des coûts de transport et de transit plus élevés que les pays côtiers. Selon une étude récente de l’OMC (2021), les coûts commerciaux des PDSL sont 1.4 fois plus élevés que ceux des pays côtiers en développement. Ces coûts érodent l’avantage concurrentiel des PDSL, ce qui a un impact négatif sur leur intégration dans l’économie mondiale et leur développement durable global. Les PDSL ne sont pas non plus en mesure de tirer pleinement parti des avantages du commerce mondial, tels que le financement des investissements, la technologie et les services nécessaires à la transformation structurelle des économies.

 

Les mesures restrictives liées au COVID-19 pour le transport des marchandises transfrontalier et en transit, ainsi que les inspections supplémentaires, ont exacerbé les défis auxquels les PDSL sont confrontés en raison de leur géographie. Cela a provoqué des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement, et a eu un impact négatif sur le commerce des PDSL ainsi que sur la livraison et l’accès en temps voulu des marchandises essentielles (incluant la nourriture, les fournitures médicales et le carburant). Cela a également augmenté les coûts déjà élevés du commerce et du transport. La pandémie de COVID-19 a aussi affecté le développement des infrastructures de transport dans de nombreux pays vu que les ressources ont été détournées vers des besoins sanitaires et de bien-être résultant de la pandémie qui s’avéraient plus urgents.

 

Les PDSL subissent, en plus, l’impact sévère du changement climatique sous la forme d’inondations, de sécheresses et de glissements de terrain qui causent des pertes et dommages terribles à l’infrastructure de transport.

 

La pandémie de COVID-19 et la crise du changement climatique ont toutes deux mis en évidence la nécessité de prioriser la construction d’infrastructures de transport résilientes et de systèmes de facilitation du transit résilients. Cela est nécessaire pour faciliter un transit et une connectivité transfrontalière plus rapides, plus fluides et plus efficaces, afin de soutenir la reprise durable des PDSL après la crise du COVID-19. La pandémie a également entraîné l’accélération de l’innovation et la facilitation numérique des processus de transport. Cependant, la mise en œuvre de ces systèmes nécessite des technologies à large bande rapides et stables qui sont relativement coûteuses dans de nombreux PDSL en raison de d’une infrastructure numérique insuffisante. Par conséquent, les efforts de relance post- COVID-19 doivent intégrer de manière sécuritaire l’accélération de la numérisation afin de faire progresser la connectivité du transport.

 

Le Programme d’Action de Vienne pour les PDSL pour la décennie 2014-2024, adopté en 2014, vise à répondre aux besoins et aux défis particuliers des PDSL au-travers d’actions dans six domaines prioritaires clés, à savoir les problèmes fondamentaux liés à la politique de transit, le développement d’infrastructure, le commerce international et la facilitation du commerce, l'intégration régionale, la transformation économique structurelle et les moyens de mise en œuvre.

 

En ce qui concerne le développement de l’infrastructure de transport, le Programme d’Action de Vienne réitère l’importance de l’infrastructure dans la réduction des coûts commerciaux et souligne l’importance:

  • du développement et de l’entretien de l’infrastructure de transport en transit, incluant les couloirs de transport, tant dans les PDSL que dans les pays de transit;
  • de l’achèvement des chaînons manquantes;
  • de la facilitation de la connectivité régionale; et
  • du renforcement du rôle du secteur privé dans le développement de l’infrastructure.

 

En ce qui concerne l’infrastructure « immatérielle », le Programme d’Action de Vienne préconise: de réduire la durée des trajets le long des couloirs de transport afin de permettre aux marchandises en transit de parcourir 300 à 400 kilomètres par 24 heures; de réduire considérablement le temps passé aux frontières terrestres; d’améliorer la connectivité intermodale; de simplifier, d’harmoniser et de rationaliser davantage les procédures de passage des frontières et de transit; et d’améliorer les installations de transit et leur efficacité afin de réduire les retards aux ports et aux frontières et les coûts de transaction pour les PDSL. Le Programme d’Action de Vienne souligne également l’importance de la mise en œuvre de l’Accord de l’OMC sur la facilitation des échanges.

 

La déclaration politique sur l’examen à mi-parcours de haut niveau de la mise en œuvre du Programme d’Action de Vienne, adoptée en décembre 2019, lance un appel pressant à l’action pour: la mise en œuvre effective de tous les accords pertinents afin d’améliorer le transit; la promotion du développement des couloirs de transport; le développement d’infrastructures de transport régionales intégrées, durables et résilientes au changement climatique; et la facilitation renforcée des échanges.

 

Le Programme d’Action de Vienne fait partie intégrante du Programme de développement durable à l’horizon 2030 qui souligne l’importance du transport durable en tant qu’un moyen pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD). Le transport durable est crucial pour la réalisation de tous les ODD, et est spécifiquement mentionné dans l’ODD 3 sur la santé, l’ODD 9 sur les infrastructures résilientes et l’industrialisation et l’ODD 11 visant à rendre les villes inclusives, sûres, résilientes et durables. Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 reconnaît que les pays les plus vulnérables, y compris les PDSL, méritent une attention particulière et souligne en particulier la nécessité de renforcer les capacités liées au commerce et de promouvoir l’intégration économique régionale et l’interconnectivité.

 

Le Programme d’action d’Addis-Abeba, qui fait partie intégrante de l’Agenda 2030, reconnaît également les défis et les besoins particuliers des PDSL et souligne la nécessité de soutenir ces pays pour leur permettre de transformer structurellement leurs économies, de tirer parti des avantages du commerce international et de développer des systèmes de transport et de transit efficaces.

 

Les réunions pertinentes du Groupe des PDSL sur le transport comprennent : la Réunion ministérielle des PDSL sur le commerce tenue en novembre 2021; la Réunion mondiale sur les meilleures pratiques en matière de développement et de gestion des couloirs de transport au profit des PDSL et des pays de transit tenue à Oulan-Bator, en Mongolie en octobre 2019; la Réunion de haut niveau sur le transport durable des  PDSL qui s’est tenue en octobre 2016 à Santa Cruz, en Bolivie; la Réunion de haut niveau pour la Région eurasiatique sur l’amélioration de la coopération en matière de transit, la facilitation des échanges et le programme de développement durable à l’horizon 2030 qui s’est tenue à Hanoï, au Viet Nam, en mars 2017; et la Réunion ministérielle sur le commerce et le transport qui s’est tenue en mai 2018 à Astana, au Kazakhstan. Ces réunions ont réaffirmé l’importance d’améliorer le transport durable, le commerce international et la facilitation des échanges pour réduire les coûts de transaction et pour la réalisation des ODD dans les PDSL. Elles  ont aussi souligné la nécessité d’accélérer la mise en œuvre du Programme d’Action de Vienne.

 

En outre, la première Conférence mondiale sur le transport durable a eu lieu en novembre 2016 à Achgabat, au Turkménistan. Son résultat - la Déclaration d’Achgabat sur les engagements et les recommandations politiques - note l’importance de répondre aux besoins particuliers des PDSL en:

  • établissant et promouvant des systèmes de transport en transit efficaces qui les relient aux marchés internationaux;
  • développant,  modernisant et maintenant tous les modes d’infrastructure de transport en transit;
  • promouvant et harmonisant un environnement favorable, des cadres réglementaires et des arrangements institutionnels pour le transit; et
  • forgeant de véritables partenariats entre les PDSL, les pays de transit et leurs partenaires du développement aux niveaux national, bilatéral, sous-régional, régional et mondial.

 

La deuxième Conférence mondiale des Nations Unies sur le transport durable s’est tenue à Beijing, en Chine, dans un format hybride en octobre 2021. Le résultat de la Conférence - la Déclaration de Beijing de la deuxième Conférence mondiale des Nations Unies sur le transport durable - note que la pandémie de COVID-19 a gravement perturbé les services et les réseaux de transport à tous les niveaux. Elle souligne que la reprise du secteur du transport nécessite des changements à plus long terme tant dans la demande que dans l’offre de services de transport, indiquant la nécessité pour le secteur de changer et de s’adapter en conséquence. La Déclaration note également que l’aggravation de la crise du changement climatique déclenche des changements intentionnels vers la neutralité carbone et la résilience, et appelle à des solutions intégrées qui peuvent soutenir la réalisation des objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Accord de Paris. Afin de consolider à long terme les efforts mondiaux de promotion du transport durable, la Déclaration de Beijing invite l’Assemblée générale des Nations Unies à envisager de déclarer une Décennie des Nations Unies pour le transport durable (2022-2032) afin d’accroître la sensibilisation et l’action mondiales en faveur du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Accord de Paris.

 

La déclaration de Beijing présente des actions clés pour accélérer de toute urgence la transformation vers le transport durable, à savoir:

  • Répondre aux besoins des pays en situation particulière en développant davantage de systèmes et d’infrastructure de transport durable, et en améliorant leurs liens avec les marchés internationaux, le commerce et le tourisme, notamment en assurant la circulation efficace des personnes et des marchandises le long des couloirs de transport et de transit;
  • Renforcer la connectivité régionale et interrégionale et l’action conjointe en ce qui concerne les aspects “matériels” du transport, comme l’infrastructure régionale et transfrontalière, et les éléments “immatériels” du transport, tels que les cadres réglementaires douaniers et transfrontaliers simplifiés, notamment par le biais d’initiatives mondiales et de stratégies et de plans régionaux et interrégionaux;
  • Accroître sensiblement la sécurité routière à l’échelle mondiale, y compris, en utilisant des normes de performance en matière de sécurité, des équipements de protection obligatoires pour les deux-roues, des infrastructures sûres pour le transport non motorisé, en mettant en place et en améliorant les systèmes d’intervention urgente dans le transport et en sensibilisant par le biais de publicités et de campagnes éducatives;
  • Renforcer la résilience des systèmes de transport, y compris dans le cadre de l’adaptation du changement climatique, et par l’inclusion de projections climatiques et de phénomènes météorologiques extrêmes dans les processus d’évaluation, de planification, d’ingénierie et de conception, en particulier dans les zones de grande vulnérabilité; et
  • Assurer la reconstruction durable et la fluidité des chaînes d’approvisionnement internationales et faciliter la circulation transfrontalière des personnes et des marchandises, y compris les fournitures médicales, pour contribuer à la réponse mondiale à la pandémie de COVID-19 et à la reprise économique mondiale.

Une reprise durable après la pandémie est cruciale pour intégrer les PDSL dans l’économie mondiale et pour la réalisation des ODD. Pourtant, le manque de ressources financières adéquates, les contraintes de capacité ainsi que l’ampleur des ressources requises pour investir dans le développement et l’entretien des infrastructures restent un défi colossal auxquels sont confrontés les PDSL dans leurs efforts pour parvenir à une croissance soutenue et à un développement durable. Combler le déficit d’infrastructure existant dans les PDSL et les pays de transit est essentiel à la mise en œuvre réussite du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et du Programme d’Action de Vienne.

 

Un financement accru de toutes les sources, y compris les partenariats publics, privés, publics-privés, l’aide publique au développement (APD), la coopération Sud-Sud et triangulaire et les sources innovantes, est nécessaire pour assurer une meilleure coopération en matière de transport, ce qui pourra entraîner une réduction des coûts commerciaux et un changement transformateur dans les PDSL et leur réalisation des ODD. Cela nécessite de renforcer la coopération internationale, régionale, sous-régionale et bilatérale sur les projets d’infrastructure, d’allouer davantage de ressources des budgets nationaux, de déployer efficacement l’aide internationale au développement, de tirer parti du rôle des institutions multilatérales de développement et de financement dans la construction et l’entretien des infrastructures, et de renforcer le rôle du secteur privé. En même temps, cela nécessite également un investissement substantiel dans le renforcement des capacités afin de créer un environnement favorable à de plus grands investissements publics et privés en infrastructure.

 

Le Gouvernement du Turkménistan a réalisé des progrès importants pour promouvoir la connectivité nationale et régionale, notamment dans le domaine du développement d’infrastructures de transport en transit (infrastructures routières, ferroviaires et aériennes). Il  a aussi contribué à faciliter un transit plus rapide, y compris par des progrès dans le domaine de l’énergie durable et de la promotion et de la diversification des investissements. À cet égard, ses vastes expériences, notamment sur la manière de faire progresser la mise en œuvre des résultats de la deuxième Conférence mondiale sur le transport durable, pourrait profiter aux autres PDSL et aux pays de transit.

 

Le Turkménistan a également initié des résolutions importantes dans le domaine du transport durable. Il s’agit notamment de:

  • la résolution 69/213 du 19 décembre 2014, intitulée “Le rôle des couloirs de transport et de transit en matière de coopération internationale et de développement durable”;
  • la résolution 70/197 du 22 décembre 2015, intitulée “Vers une coopération de tous les acteurs du secteur des transports pour la promotion de couloirs de transit multimodal durables”; et
  • la résolution 72/212 du 20 décembre 2017, intitulée “Renforcer les liens entre tous les modes de transport pour atteindre les objectifs de développement durable”.

 

Le Turkménistan a en outre initié la résolution 75/313 - “Renforcer les liens entre tous les modes de transport pour garantir des transports internationaux stables et fiables aux fins du développement durable pendant et après la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19)” qui a été adoptée en juillet 2021. La résolution appelle à intensifier les efforts pour renforcer la résilience du transport dans les situations d’urgence, notamment en mobilisant des ressources financières adéquates pour accroître la résilience des systèmes de transport afin de répondre efficacement à la pandémie de COVID-19 et d’assurer un rétablissement complet, inclusif et durable après une catastrophe.

 

De plus, l’Assemblée générale des Nations Unies, dans sa résolution 76/217 du décembre 2021, a décidé de tenir la troisième Conférence des Nations Unies sur les PDSL en 2024, avec pour mandat d’entreprendre un examen complet de la mise en œuvre du Programme d’Action de Vienne et de formuler et d’adopter un cadre renouvelé pour le soutien international en vue de répondre aux besoins particuliers de ces pays. L’Assemblée générale a également décidé que la Conférence devrait être précédée, si nécessaire, d’examens aux niveaux national et régional, ainsi que de préparations thématiques, d’événements préalables à la Conférence, de documents de fond et de données statistiques pertinents.

 

C’est dans ce contexte que le Gouvernement du Turkménistan et le Bureau du Haut Représentant des Nations Unies pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (UN-OHRLLS) organisent, les 15 et 16 août 2022, en format hybride, une Conférence ministérielle du transport pour les PDSL sur le thème “Processus d’Achgabat: Financer pour une Meilleure Connectivité”. La Conférence fera partie du processus préparatoire de la troisième Conférence des Nations Unies sur les PDSL en 2024 et ses résultats contribueront au domaine thématique du transport.

 

Objectifs

Les objectifs principaux de la Conférence ministérielle sont les suivants:

  • Examiner les progrès réalisés par les PDSL en matière de transport durable et d’ODD et identifier l’impact de la pandémie de COVID-19 et des autres défis;
  • Examiner le rôle essentiel transport pour la reprise post-COVID-19 et pour l’atténuation et l’adaptation relatifs au changement climatique;
  1. Partager les connaissances, les expériences et les approches/solutions innovantes pour le financement, la fourniture et la résilience des infrastructures après le COVID-19, incluant la mobilisation du financement pour le développement et l’entretien des infrastructures de transport; et
  • Identifier des recommandations et des opportunités pour: améliorer le développement et l’entretien des infrastructures de transport dans les PDSL; intensifier l’appui international au transport; et renforcer la coopération sur la connectivité des transports au profit des PDSL. Ces recommandations viseront à accélérer la réalisation des ODD et à alimenter la troisième Conférence des Nations Unies sur les PDSL en 2024.

 

Résultats attendus :

  • Recommandations et priorités politiques sur la manière de développer et d’améliorer davantage la connectivité des transports afin d’améliorer le potentiel commercial des PDSL dans le contexte de la reprise suite au COVID-19, et sur la manière de mobiliser davantage de ressources pour promouvoir la connectivité des transports des PDSL.
  • Un engagement renforcé pour élargir les partenariats afin de faire progresser la reprise après le COVID-19 et d’accélérer la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
  • Par le biais du document final de la Conférence, prendre en compte les perspectives des PDSL pour les préparatifs de la troisième Conférence des Nations Unies sur les PDSL qui se tiendra en 2024.

 

Participation

La Conférence réunira les Ministres des Transports des PDSL. Les pays de transit et les pays donateurs seront invités. Des représentants de haut niveau des entités du système des Nations Unies, d’autres organisations et institutions financières internationales, régionales et sous-régionales, du secteur privé, des organisations non gouvernementales, des universités et d’autres parties prenantes seront également invités.

 

Format

La Réunion comprendra une cérémonie d’ouverture, un débat interactif, des sessions thématiques et une cérémonie de clôture. À sa conclusion, la réunion adoptera un document qui alimentera la troisième Conférence des Nations Unies sur les PDSL.

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